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1676

Charles Sévigné, Lettre à Madame de Grignan

Un goût corrompu

À la fin de la lettre de sa mère, datée du 19 janvier 1676, Charles Sévigné ajoute un mot pour sa sœur, dans lequel il donne son avis sur un opéra :

Nous avons lu les vers de l’Opéra. Jamais vous n’avez entendu parler d’un goût si corrompu que le nôtre, depuis que nous sommes en Bretagne : nous trouvons l’oraison funèbre de Monsieur de Tulle fort belle, et nous trouvons l’opéra de cette année incomparablement au-dessus des autres. Pour vous dire la vérité, comme nous ne l’avons que depuis hier, nous n’avons encore lu que le prologue et le premier acte, que nous honorons de notre approbation. Ne croyez pas, s’il vous plaît, que nous en fassions autant de la Suite du Pharamond : nous anathématisons tout ce qui n’est pas de la Calprenède.

Sévigné, Correspondance, éd. R. Duchêne, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1986, vol. II, p. 227.


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