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1678

Louise-Geneviève Gillot de Beaucour, Mémoires de Madame de Ravezan

Paris, Barbin, 1678.

La comédie, lieu d'émancipation galante

La protagoniste de cette nouvelle profite de la comédie, lieu de galanterie, pour échapper au contrôle de sa tante, captivée par l'action théâtrale :

Ma tante, craignant qu’il ne m’arrivât quelque aventure semblable à celle de ma mère, menait une vie fort retirée. Mais le hasard qui se mêle de tout fit qu’un jour une dame chez qui nous étions proposa pour nous divertir de nous mener à la comédie. Ma tante en fit d’abord quelque difficulté, mais elle la pressa de telle manière qu’elle fut obligée d’avoir cette complaisance pour elle. J’en eus tant de joie que cela ne contribua pas peu à me faire trouver agréable aux yeux du prince de … qui était sur le théâtre. Il me regarda toujours et, comme il m’avait paru très bien fait, cela fit que je remarquai qu’il me regardait avec beaucoup d’application. Ma tante, qui ne haïssait pas ces sortes de divertissements et qui ne les condamnait que par politique, était si occupée à faire remarquer à son amie les beaux endroits de la pièce qu’elle ne s’aperçut pas de ma conquête. Nous sortîmes et, comme elle avait l’esprit rempli de mille chose agréables, nous n’eûmes pas plus tôt soupé que nous fûmes chez une de nos voisines nommée Toury.

Nouvelle disponible sur Google Books.


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