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1667

Aigue d' Iffremont, Rodogune

Paris, Loyson, 1667

Comparaison avec la pièce de Corneille

Dans la longue préface qu'il donne à sa nouvelle, au sein de laquelle il discours de la moralité du roman, l'auteur en vient à clarifier la position de son histoire par rapport à la pièce homonyme de Corneille :

Le siècle que j’ai choisi est plein de grands événements. Ce ne sont que rois détrônés dont les chutes sont bien mémorables dans l’histoire, et le nom que j’ai donné à tout l’ouvrage n’est pas inconnu en France. Ce fameux poète qui a porté si haut la gloire des muses françaises et qui les fait aller de pair avec les grecques et les latines, ce grand homme qui nous a tantôt représenté sur le théâtre toutes les passions et de la manière la plus forte, la plus touchante et la plus riche que l’esprit humain puisse imaginer, enfin, l’illustre Monsieur de Corneille en a fait une tragédie que j’appellerais la plus achevée de toutes les pièces que nous avons de lui, s’il y avait quelque chose à souhaiter dans les autres et s’il n’était toujours également admirable en tous ses ouvrages. Tout le monde a vu sa Rodogune. Mais encore que ce soit ici le même nom et la même héroïne, ce n’est pourtant pas la même chose, et comme il a découvert lui-même ce qu’il avait changé de l’histoire, quelque respect que j’aie pour ses fictions merveilleuses, je n’ai pas cru être obligé de m’en servir, outre que le poème épique a d’autres mesures à prendre que le poème dramatique et que ce qui convient à l’un ne réussirait pas dans l’autre.

Nouvelle disponible sur Gallica.


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