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1671

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chenault, 1671.

Représentations à la Cour

La lettre de Robinet du 17 octobre 1671 enregistre les représentations de l'Hôtel de Bourgogne pour la Cour du Fils supposé de Boyer, et des Grisettes de Champmêlé :

La Cour, à Saint-Germain-en-Laye,
À divers beaux ébats s’égaie
Desquels la chasse est quelque fois,
Vrai plaisir, sans doute, de rois.
Elle a non pas sans mélodie,
Parfois, aussi, la Comédie
Des Italiens et Français :
Et ce m’a dit un écolier,
Messieurs de l’Hôtel de Bourgogne,
Lesquels ont tous fort bonne trogne,
Ont diverti leurs majestés,
Nos visibles divinités,
Par l’excellente comédie
Non, je veux dire, tragédie,
Que Boyer, auteur tant prisé,
A faite du Fils supposé,
Et par la pièce des Grisettes
Qui sont, ma foi, très joliettes,
Et plurent fort à la Cour.
Je les vis, naguère, à mon tour,
Et j’y trouvai matière à rire,
Outre quoi, lecteur, je puis dire,
Que l’on y voit maints traits d’esprit
Et même, aussi, du bien écrit.
De plus, comme d’icelle troupe
Laquelle a toujours vent en poupe,
La plus grande part des acteurs
Se sont passés maîtres auteurs,
C’est Champmêlé, l’un d’eux, encore,
Qui montrant qu’il n’est pas pécore
A produit ces grisettes-ci,
Qui, je dois l’ajouter aussi,
Sont, avec beaucoup d’avantages,
De sa muse, le pucelage.

Charles Robinet, Lettres en vers à Monsieur, Paris, Chenault, 1671. [Mazarine, 296-A5-RES]


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