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1662

Jean Chapelain, Lettres

Paris, Imprimerie nationale, 1888.

Psyché espagnole

Dans cette lettre du 16 février 1662 adressée à Carrel de Saint-Garde, Chapelain discute de l'une des dernières pièces présentées à la Cour d’Espagne : une Psyché.

Il m’a communiqué aussi l’examen que vous avez fait de la comédie des machines de Psyché et je n’ai point été surprise de l’extravagance de cette pièce si peu digne de la Cour d’un monarque des Espagnes. Il y a quarante ans que je suis éclairci que cette brave nation généralement parlant n’a pas le goût des belles lettres et que c’est un prodige lorsqu’elle produit un savant entre mille avec quelque idée de la raison pour les compositions justes, quelque teinture des beaux-arts et quelque ombre de la sagesse des Anciens. […] Entre tous les auteurs je n’ai vu que le Dottor Pinciano qui ait montré avoir quelque connaissance de la théorie poétique et quelque commerce avec Aristote et de ses commentateurs. […] Lope de Vega, sur ses vieux jours, avait fait una arte poetica en petits vers où il tombe d’accord qu’il a péché contre toutes les règles dans ses comédies.

Correspondance disponible sur Gallica, p. 204-205.


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