1682

Jean-François Juvenon de La Thuillerie, Hercule

La Haye, A. Moetjens, 1682

Des bons et des mauvais critiques

La Tuillerie fait un bilan extrêmement manichéen de la réception de sa tragédie.

J'ai lieu d'être content du succès de cette tragédie, quoiqu'elle ait eu pour ennemis des personnes qui, devant être les plus intéressés à la faire réussir, n'ont pas laissé de l'interrompre dans le plus fort de son cours. Mais enfin le bon goût de la cour, et l'équité du public, m'ont vengé de leur injustice. Deux ou trois petits génies qui, n'ayant jamais pu faire d'eux-mêmes quelque chose qui méritât des applaudissements, n'ont pu souffrir ceux que cette pièce m'attirait tous les jours ; et n'osant pas la condamner absolument, parce que des gens d'un goût exquis la trouvaient digne de leur estime, ils ont pris le parti de dire que je ne l'avais pas faite. En effet, ils n'ont pas manqué de répandre dans le monde que je n'avais fait que prêter mon nom à un homme d'esprit de mes amis, qui est véritablement le seul que je consulte, et qui est peut-être aussi honteux de voir qu'on lui attribue mes ouvrages que je dois être glorieux de savoir qu'on les estime assez pour croire qu'il en soit l'auteur. Quoi qu'il en soit, ceux qui ont fait courir ce bruit n'ont pu avoir jusqu'ici cet avantage, et on ne leur a jamais fait l'honneur d'attribuer à un autre le peu de méchantes choses qui ont paru depuis quelque temps sous leur nom.

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