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1655

(Nicolas Drouin dit) Dorimond, L'Apologie du théâtre

Rouen, Imprimerie de David Petit, 1655

Chanter l'honneur du théâtre français

Cette apologie du théâtre dédiée à Mademoiselle s'ouvre sur ces vers:

Illustre et digne sang des monarques de France,
PRINCESSE, des plus Grands l’amour et l’espérance,
Seule divinité qui pouvez désormais
Joindre à l’heur des François les douceurs de la paix ;
Beau miracle vivant, dont les vertus divines
Surpassent aisément celles des héroïnes,
Souffrez que Melpomène, en ses plus beaux atours,
Mêle ses doux accents aux douceurs de vos jours ;
Du trône où l’on la place, avec grande justice,
Elle aime moins l’éclat que votre heureux service,
Elle n’aime sa pompe et tous ses ornements
Que pour en faire hommage à vos contentements ;
Oui, lors qu’elle vous plaît elle s’estime heureuse,
Et vos seules bontés la rendent glorieuse ;
Daignez-donc, rare esprit, digne présent des Cieux,
Éclairer ce discours d’un rayon de vos yeux.
ALLONS sans plus tarder, favorable génie,
(Imitant les concerts de la docte Uranie)
Faire entendre partout les accents de ma voix
Qui chanteront l’honneur du Théâtre François.
Vulgaire garde-toi de polluer ma fête,
Je te tiens de beaucoup au dessous de la bête,
N’approche pas d’ici, monstre trop ignorant,
Laisse nous en repos et demeure au néant.
Que ceux qui d’une voix insolente et hardie
Blâment impunément la docte comédie,
Apprennent qu’en ce temps les traits sont effacés
Qui la faisaient blâmer chez les siècles passés ;
Un nuage d’erreurs offusqua sa lumière
Mais elle a tout l’éclat de sa beauté première ;
Cette innocente vierge a sauvé son honneur
Des temps où la malice opprimait sa candeur.

Ouvrage signalé par F. Rey p.3-4


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