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1694

Pierre Lebrun, Discours sur la comédie

Paris : L. Guérin et J. Boudot, 1694

Le métier de comédien

Dans le cadre de la "querelle sur la moralité du théâtre", le Père Le Brun revient sur l'infamie qui pèse sur les comédiens à travers l'exemple de Molière:

Molière montait alors sur le théâtre, et on sait bien qu’il n’a pas travaillé à le purifier. Ses défenseurs diront tant qu’il leur plaira qu’ils trouvent des règles d’une morale exacte dans ses ouvrages. Je doute fort que ce soit là ce qu’ils y cherchent. Ce qui est constant, c’est que sa mort est une morale terrible pour tous ses confrères, et pour tous ceux qui ne cherchent qu’à rire. Un peu de terre obtenu par prière, c’est tout ce qu’il eut de l’Église ; encore fallut-il bien protester qu’il avait donné des marques de repentir. Cela joint à l’exactitude de Mrs les curés de Paris, qui ne donnent les sacrements aux comédiens malades qu’après une déclaration publique qu’ils ne monteront plus sur le théâtre. Tout cela dis-je, nous fait voir de quelle manière on regarde en France les comédiens. On tolère les comédies pour éviter pis, mais on note d’Infamie ceux qui montent sur le théâtre, et on ne cesse de prêcher et d’écrire pour détourner les fidèles de ces sortes de divertissements.

En ligne sur Gallica p. 126


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