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1663

Charles Cotin, Oeuvres galantes en prose et en vers

Paris: E. Loyson, 1663.

De la tragédie de Marianne

Au sein de ce recueil composite, Cotin publie des « lettres de dames ». La lettre qui suit fait sans doute allusion à la Marianne de Tristan, qui vient d'être représentée par la troupe de Molière au Palais-Royal. L'auteur promet au destinataire de se délecter des plaintes de l'héroïne :

LETTRE XCII.
De la tragédie de Mariamne

J’ai désiré de vous apprendre la dernière histoire de la fortune de Marianne afin que mes lettres ne vous semblent plus si longues que de coutume, et que vous y trouviez une fois le charme qui leur manque presque toujours. Vous saurez donc qu’elle est sortie du tombeau pour se plaindre, et pour se plaindre en présence de tout un peuple. Vous entendrez même ses plaintes en ces lieux agréables où vous vivez à présent. Elles sont si belles, qu’elles ne troubleront point vos plaisirs, et qu’elles vous feront aimer la compagnie des misérables. Je ne pense pas, à dire le vrai, que cette princesse fût misérable, elle fut seulement malheureuse, car elle n'avait point mérité son infortune. Je finis par un sentiment si beau et si généreux, et par la protestation que je vous renouvelle de temps en temps, comme une espèce de reconnaissance, que je suis de tout mon cœur.

Lettre en ligne sur Gallica, p. 252-253.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »