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Père Hercule, Lettres à Philandre

Lettres à Philandre, G. Couton et Y. Giraud, Éditions universitaires de Fribourg, 1975.

Critique d'une tragédie d'Heinsius

Dans ces lettres à Antoine Godeau, le père Hercule évoque une tragédie d'Heinsius. Bien qu'il s'agisse d'une expérience de lecture, la voix du spectateur semble se faire entendre :

J’ai passé plus d’une semaine avec ce bon docteur flamand sans me lasser de sa tragédie. Aussi j’y trouve une assez belle diversité. La cour et la campagne y sont peintes assez agréablement. La vieille et la nouvelle mode y sont bien mêlées. Les rois y parlent pompeusement. Les anges y disent des choses fort éclatantes et les femmes y pleurent avec une artificieuse naïveté. Enfin, je vous l’avoue confidemment, j’eus de secrètes tendresses pour la poésie, ses attraits me donnèrent de l’appréhension et je faillis à faire comme ceux qui font une fâcheuse amitié, ne pensant faire qu’une visite ou une conférence agréable, ou comme ceux qui prennent de l’amour en ne croyant prendre que du plaisir. Je me retirai donc du danger et courus à la prose comme au remède.

Édition de G. Couton et Y. Giraud, Éditions universitaires de Fribourg, 1975, p. 38.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »