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1675

Pierre Bayle, Correspondance

Tragédie à machines vs opéra

En 1675, l'ancienne troupe de Molière crée une pièce de Thomas Corneille, Circé, tragédie ornée de machines, de changements de théâtre et de musique. Dans une lettre adressée à son frère, Pierre Bayle déplore que le monopole sur les représentations chantées détenu par Lully depuis 1672 empêche Circé de concurrencer les opéras.

Le lieu est beau de vous parler de Circé. C’est une pièce en machines qui se représente depuis assez longtemps à l’hôtel de la rue Guénégaud par la troupe de feu Molière. Les machines sont de l’invention du marquis de Sourdéac, qui est incomparable en cela, n’en déplaise à Baptiste [Lully] et à Vigarani et à tous les autres Italiens qui ont la direction de l’opéra. S’il était permis à la troupe de Molière de représenter avec musique et danse et les instruments selon leur fantaisie, Circé déferait hautement tous les opéras qui se sont joués jusques ici. Je fus hier au soir par hasard à la représentation de cette belle pièce. Elle est très bien conduite, très bien actionnée, les pensées fines et délicates y sont fréquentes et bien exprimées. C’est M. Corneille le jeune qui a fait les vers.

Lettre 101, Pierre Bayle à Jacob Bayle, Paris, le samedi 29 juin 1675.

Correspondance disponible sur le site de l'Université de Saint-Etienne.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »