Enfin, Phèdre, qui est encore assez femme de bien pour ne vouloir pas laisser gémir l’innocence affligée, vient faire sa confession générale à son mari, devant lequel elle ne devait jamais paraître, lui déclare tout ce qui s’est passé, dit que son fils était chaste, respectueux, et qu’elle avait pour lui un amour profane, incestueux : voilà de grandes épithètes, et en quantité ; et cependant toutes ces quatre finissent deux vers, et l’arsenic fait justement son effet lorsqu’elle n’a plus rien à dire. Je crois que si M. Racine n’avait eu une forte envie de faire paraître Phèdre aussi belle empoisonnée que charmante empoisonneuse, il aurait supprimé cette scène ; car enfin elle est inutile, mal inventée, et désagréable ; et M. Pradon a mieux fait de ne faire qu’un récit de la mort de cette criminelle, joint à celui d’Hippolyte.