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1670

Paul Pellisson, Lettres historiques de M. Pellisson

Paris, Didot, 1729.

Description d'une fête sur le rapport d'autrui

Dans ces lettres de Pellisson qui tiennent de la Gazette, Pellisson raconte le passage du roi à Dunkerque en mai 1670. On voit par cet extrait le type d'informations qu'il peut rapporter à sa destinataire sans avoir pu assister lui-même à la fête donnée par M. d'Humières :

Le séjour de Lille finit par une fête galante, que M. et Madame d'Humières donnèrent au roi et aux dames. Je me trouvai mal et ne la vis point. C'est pourquoi j'en laisse la description particulière à M. l'Abbé de Montigny, qui ne manquera pas de s'en acquitter mieux que moi, quand même je l'aurais vue. Le lieu de la fête était le jardin de M. le Maréchal, dans les dehors de la Ville, où le fossé plein d'eau courante fait un beau canal. On tire l'oie sur le canal. Cela fut suivi d'une joute sur des bateaux, d'une promenade des dames sur l'eau, d'un très beau feu d'artifice au bout d'un bastion, dont le pied est dans ce canal, et enfin de deux grands soupers ou ambigus, dans la maison de M. le Maréchal d'Humières. La Gouvernante de Bruxelles et sa fille furent de la fête du jardin. Le roi leur parla fort civilement et obligeamment, et les fit même prier du [sic] souper. Elles s'en excusèrent sans manquer au respect, sur la seule crainte de se faire une affaire avec l'Espagne, en recevant cet honneur, et même d'en avoir déjà trop fait, par la curiosité qu'elles avaient eu de voir leurs majestés de si près. Le roi fit manger avec lui, parmi les dames françaises, deux dames de qualité du pays. La fille du gouverneur de Bruxelles fut trouvée jolie. C'est à peu près tout ce que j'en appris.

Paris, Didot, 1729, p. 50-51.


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