Par support > Paratextes de pièces de théâtre > L'Ecolier de Salamanque

 

1655

Paul Scarron, L'Ecolier de Salamanque

Paris, Sommaville, 1655

Une cabale de précieuses

Après avoir rappelé sa source espagnole (Lope de Vega) et le contexte de rivalité avec Boisrobert et Thomas Corneille qui proposent chacun une version du même sujet, Scarron exploite dans sa dédicace à Mademoiselle, le lieu commun de la cabale pour justifier le peu de succès rencontré par sa tragi-comédie.

A son Altesse Royale Mademoiselle

Elle a eu des obstacles à surmonter, comme les grands desseins en ont toujours. On a haï ma comédie avant de la connaître. De belles dames, qui sont en possession de faire la destinée des pauvres humains, ont voulu rendre malheureuse celle de ma pauvre comédie. Elles ont tenu ruelle pour l’étouffer dès sa naissance. Quelques-unes des plus partiales ont porté contre elle des factums par les maisons, comme on fait en sollicitant un procès, et l’ont comparée, d’une grâce sans seconde, à de la moutarde mêlée avec de la crème. Mais les comparaisons nobles et riches ne sont point défendues ; et quand, par plusieurs autres de même force, on aurait perdu de réputation ma comédie, l’applaudissement qu’elle a eu à la cour et à la ville lui en aurait plus rendu, que ne lui en aurait pu ôter une conjuration de précieuses. Que si je suis assez heureux pour avoir aussi l’approbation de votre Altesse, je me croirai glorieusement vengé des dames sans pitié, qui ont voulu faire de mal à qui ne leur avait rien fait.

Préface en ligne sur Google Books


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »