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1668

André Félibien, Relation de la fête de Versailles du 18 juillet 1668

Paris : P. Le Petit, 1668

Molière peintre au naturel

Dans sa relation de la fête de Versailles du 18 juillet 1668, Félibien décrit en ces termes son jugement sur le travail de Molière dans George Dandin:

Ces deux bergers se retirent l’âme pleine de douleur et de désespoir, et ensuite de cette musique commence le premier acte de la comédie en prose. Le sujet est qu’un riche paysan s’étant marié à la fille d’un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avaient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens. Toute cette pièce est traitée de la même sorte que le sieur de Molière a de coutume de faire ses autres pièces de théâtre ; c’est-à-dire qu’il y représente avec des couleurs si naturelles le caractère des personnes qu’il introduit, qu’il ne se peut rien voir de plus ressemblant que ce qu’il a fait pour montrer la peine et les chagrins où se trouvent souvent ceux qui s’allient au-dessus de leur condition. Et quand il dépeint l’humeur et la manière de faire de certains nobles campagnards, il ne forme point de traits qui n’expriment parfaitement leur véritable image. Sur la fin de l’acte le paysan est interrompu par une bergère qui lui vient apprendre le désespoir des deux bergers : mais comme il est agité d’autres inquiétudes, il la quitte en colère, et Cloris entre qui vient faire une plainte sur la mort de son amant.

                Relation disponible sur Gallica dans son éditionillustrée de 1679, p. 16-17.

L’édition originale est consultable sur GoogleBooks.


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