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1695

Charles Cotolendi, Le Livre sans nom

Paris, Brunet, 1695.

Le comique italien

Au cours d'un voyage imaginaire, le narrateur rencontre Arlequin, et tous deux dialoguent de la comédie italienne et de la nature du comique.

– Ces plaisanteries, lui dis-je, ne sont pas désagréables dans vos comédies, le mal est qu'elles ne sont pas toutes également bonnes.

– J'en conviens, me dit-il, mais elles ne laissent pas de divertir certains jeunes gens, qui ne viennent à notre théâtre que pour rire, qui rient, de tout, et souvent sans savoir pourquoi. Nous jouons souvent devant ces sortes de gens, et il faut leur donner des plaisanteries de leur portée, faute de quoi on trouverait souvent une grande solitude dans notre théâtre.

– Je suis fâché, lui dis-je, que vous ayez presque quitté vos anciennes pièces, elles étaient du goût de toutes les personnes de bon sens, on y trouvait plusieurs choses utiles pour les mœurs et votre théâtre était un lieu, si j'ose dire, qu'en y voyant le ridicule du vice, on se sentait porté même par la seule raison à prendre le parti de la vertu.

Édition de 1711, Lyon : chez Baritel l'aîné, p. 19.


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