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1701

François Gacon, Le Poète sans fard ou discours satiriques en vers

s.l.

Chanteurs sifflés

Dans ce recueil de satire, la Satire XXIV raconte un « voyage à Fontainebleau », et compare deux prestations successives, celle d'un chanteur à la messe et de La Lande et Guérin interprétant Mélicerte :

À grand peine étions-nous entrés dans la Chapelle
Que suivi d’une cour aussi riche que belle,
Le Roi se présenta dans cet air de fierté
Où règne la douceur avec la majesté ;
Et pendant que mes yeux contemplaient ces merveilles,
La Lande par ses tons enchantaient mes oreilles,
Heureux si satisfait de nous plaire en latin
Il n’eut point travaillé sur les vers de Guérin,
Car dès le même soir la cour à Mélicerte
De Lully de Molière exagéra la perte,
Et La Lande et Guérin sifflés des courtisans
Même au sein des flatteurs furent sans partisans
Au sortir d’un spectacle effet de l’ignorance
Nous fûmes voir souper les trois enfants de France
Que leur air, leur esprit, est bien digne du rang,
Qu’on ne peut refuser à leur auguste sang.

Satire en ligne sur Google Books p. 102.


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