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1687

[Anonyme], Relation des réjouissances qu’on a faîtes à l’occasion de la cérémonie du TE DEUM chanté dans le palais, par ordre du Parlement de Provence, en action de grâces du rétablissement de la santé du roi

Aix : C. David, 1687

Une nuit ensoleillée à Aix

Des fêtes organisées à Aix à l’occasion du rétablissement de Louis XIV en 1687, celle du Parlement est sans aucun doute la plus complète et importante. L’auteur anonyme de la relation correspondante insiste particulièrement sur les illuminations réussies et inattendues qui suivent les feux d’artifice, en fin de journée.

Mais alors que tout le monde croyait de voir la fête finie, et que chacun se disposait à se retirer chez soi, on fût agréablement surpris de la voir recommencer d’une façon d’autant plus charmante qu’on s’y était moins attendu, car les ténèbres qui commençaient à s’épaissir ayant couvert toutes les beautés et les agréments de cette place, on vit paraître tout à coup des illuminations si extraordinaires, et en si grand nombre sur toute la façade du palais, et au dehors des maisons qui sont tout autour, qu’à la faveur de cette lueur prodigieuse l’on pouvait dire que quoi que le soleil eut quitté notre hémisphère, on n’avait pas laissé de trouver l’invention d’avoir un jour encore plus commode que le sien, parce que ces lumières ramassées réchauffaient l’éclat des tapisseries, et des autres ornements dont on avait paré la place, au lieu que les rayons du soleil pour être trop brillants avaient dérobé jusqu’alors la plus grande partie de ce même éclat. Ces lumières étaient renfermées dans des cartouches huilés et peints de diverses couleurs aux armes de France, où à divers chiffres et devises de sa majesté. On en voyait toujours mettre de nouveaux sur le haut des fenêtres, sur les cordons, et même sur les toits des maisons. Il y avait sur la porte du palais et ses corniches de grands pots à feu qui donnaient une clarté surprenante. Toutes ces illuminations durèrent bien avant dans la nuit, tous les chefs de maisons allumèrent à cet exemple un feu à leur porte, et il y eut autour du palais des tables garnies, et des fontaines de vin qui continuèrent à couler par les mêmes libéralités du Parlement.

       

Relation consultable à la Bibliothèque Nationale de France (cote : 8-RA4-363 (3)), p. 20-21.


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