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1654

Gabriel Gilbert, à la Sérénissime Reyne de Suède, poème

s.l.s.d.

Un spectacle imaginaire

Dans la partie finale de son poème à la Reine de Suède, le poète imagine qu'il la voit descendre de son char, plus resplendissante que les figures mythologiques évoquées dans la première partie.

C’est toi, je te vois toi-même
Courir dans un char pompeux,
Qui dans sa vitesse extrême
Emporte après soi nos vœux :
On voit toute la carrière
Resplendir de ta lumière ;
Un murmure en l’air s’entend,
Et la gloire et la justice,
Font voir au bout de la lice,
La couronne qui t’attend.

Du char je te vois descendre
Dans un éclat plus riant,
Que Cyrus, ni qu’Alexandre,
Vainqueurs de tout l’Orient :
Tu remportes les trophées,
Sur les vertus étouffées
De tous les climats divers,
Et le bruit de ta victoire,
Porte le bruit de ta gloire
Aux deux bouts de l’Univers.

Vous qu’aux rayons de l’Aurore,
Par mes doux enchantements,
Je faisais revivre encore,
Rentrez dans vos monuments,
Avec vos vertus divines
Amazones, Héroïnes,
Filles et femmes de Roys,
Cédez à cette immortelle,
Et de honte devant elle,
Mourez encore une fois.

       Traité disponible en BNF (M-19002), p. 97-98.


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