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1702

Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde, Lettres curieuses de littérature et de morale

Paris : J. et M. Guignard, 1702.

Émotions produites par la tragédie

Bellegarde avance un semblant de définition de la tragédie en mettant en avant son but : émouvoir ou plaire et instruire. Les deux émotions évoquées sont tirées de La Poétique d’Aristote.

La tragédie, à proprement parler, est une représentation sérieuse de quelque action de grande importance et qui produit par elle-même la terreur ou la pitié. Ainsi, les pièces dont l’événement ou le dénouement est heureux ne sont pas des tragédies ; car elles doivent toujours finir par quelque chose de tragique ou de funeste. Son but principal est de plaire en instruisant. Pour cela, il est nécessaire que le poète choisisse quelque beau point d’histoire véritable – ou crue telle –, qu’il conserve les bienséances, les mœurs et les caractères, qu’il exprime les sentiments en termes choisis, nobles et convenables à la matière. […] On appelle terreur en matière de tragédie cette suite d’incidents opposés qui naissent les uns des autres contre l’attente. [Exemple du destin tragique d’Œdipe]

Extrait de la cinquième lettre, « Sur les pièces de théâtre », disponible sur Gallica, p. 322-323.


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