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1702

Jean-Baptiste Morvan de Bellegarde, Lettres curieuses de littérature et de morale

Paris : J. et M. Guignard, 1702.

Respecter l’intrigue

Le dramaturge doit se garder d’inventer trop et de dénaturer la « fable » ou l’histoire, car cela pourrait entraîner un rejet de la part du public.

Quoique le poète ait la liberté de changer quelques circonstances de son histoire, d’en supprimer une partie, d’en ajouter de nouvelles, il ne lui est pas permis cependant d’altérer les événements principaux et qui sont connus de tout le monde. Il n’est pas cependant obligé de suivre mot à mot la vérité de l’histoire, pourvu qu’il ne la corrompe pas dans les points essentiels et qu’il ne confonde point par des changements notables les idées du spectateur. Un auteur se rendrait ridicule, s’il faisait paraître Pompée sur la scène s’applaudissant d’avoir vaincu César à la bataille de Pharsale. Cette contrariété choquerait l’auditeur, persuadé de la défaite de Pompée.

Extrait de la cinquième lettre, « Sur les pièces de théâtre », disponible sur Gallica, p. 342-343.


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