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[s. d.]

Madame de Caylus, Souvenirs de Madame de Caylus

Paris, Barrois l'aîné et fils, an XII (1804)

Juger par autrui

La mémorialiste raconte la jeunesse de Madame Scarron. A travers cette mention de la conduite de la Maréchale d'Albert au spectacle, elle distingue la spectatrice incapable de se forger seule un avis sur la comédie de la spectatrice avisée qui prête attention à la pièce.

Madame Scarron s’attirait cette amitié par une grande complaisance et par une attention continuelle à lui plaire, à laquelle la maréchale [d’Albret] était peu accoutumée ; et j’ai ouï dire que, quand elles allaient à quelque spectacle, cette pauvre femme, qui n’entendait rien aux choses qu’on représentait, voulait toujours avoir auprès d’elle Madame Scarron pour qu’elle lui expliquât ce qu’elle voyait elle-même devant ses yeux, et la détournait ainsi de l’attention qu’elle aurait voulu donner aux pièces les plus intéressantes et les plus nouvelles.

Souvenirs de Mme de Caylus, Librairie des bibliophiles, Paris, 1883, p. 12.   
Édition en ligne sur Gallica


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