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1648

Gédéon Tallemant des Réaux, Historiettes

Bruxelles : J.-P. Méline, 1834.

Préséance et sans-gêne à la comédie

A l'occasion du portrait au vitriol de la Maréchale de la Meilleraye, Tallemant raconte une anecdote de 1648 à la comédie qui nous permet d'imaginer les conditions matérielles des spectateurs.

Je dirai seulement, pour faire voir son humeur fière, qu'un jour (en 1648) qu'elle se trouva chez la reine au Palais-Royal, où madame de Longueville et mademoiselle de Guise vinrent, on parla d'aller à la comédie. Or, il y avait toujours assez de presse, parce qu'il n'en coûte rien. La maréchale pria madame de Longueville de la laisser passer devant, parce qu'après elle on n'avait plus de considération pour personne. Madame de Longueville la fait passer. La Maréchale entre la première, et se place bien à son aise sur un banc qu'on avait gardé pour madame de Longueville, qui fut contrainte de donner la moitié de sa place à mademoiselle de Guise, et fut si incommodée que la plupart du temps elle aima mieux se tenir debout. La maréchale, au lieu de se lever, disait : « Je veux avoir place, moi. ». On vit bien que c'était pour cela qu'elle avait demandé à passer devant.

Édition de 1834 en ligne sur Google Books, p. 251.


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