1694

Charles Cotolendi, Arlequiniana

Paris, Delaulne, 1694

Arlequin joue pour convaincre

L'ancedote suivante raconte comment Arlequin parvient à s'attirer les bonnes grâces d'un poète par une représentation impromptue et privée.

Tout le monde sait la scène plaisante qu’il fit dans la chambre de M. de S… Il avait envie d’avoir des vers latins de lui et il ne savait comment faire. Il savait seulement que le poète ne voulait pas se donner la peine d’en faire pour tout le monde. Voici le moyen qu’il prit : il s’habilla de son habit de théâtre avec sa sangle et sa petite épée de bois, il prit un manteau qui le couvrait jusqu’aux talons ; ayant caché son petit chapeau, il se mit dans une chaise. Quand il fut à la porte de la chambre de M. de S…, il heurta. En entrant, il jeta son manteau à terre et, ayant mis son petit chapeau, il courut sans rien dire d’un bout de la chambre à l’autre en faisant des postures plaisantes. M. de S…, étonné d’abord et ensuite réjoui de ce qu’il voyait, entra dans la plaisanterie et courut lui-même dans tous les coins de la chambre comme Arlequin, et puis il se regardaient tous deux, faisant chacun des grimaces pour se payer de la même monnaie. La scène ayant duré un peu de temps, enfin Arlequin leva son masque…

Ana disponible sur Google Books.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »