ca. [s. d.]

Antoine Galland, Menagiana

Paris, Delaulne, 1693

Censure d'une comédie de la reine de Suède.

Cette anecdote des Menagiana vise surtout à placer le bon mot qui la conclut.

La reine de Suède, ayant fait une comédie dont les vers étaient un peu gais, elle la montra chez M. le duc de Guise à plusieurs personnes savantes qui y étaient assemblées. M. Chapelain, qui s’était acquis quelque mérite dans la république des lettres, fut le premier consulté sur cette pièce. Il en dit son avis le plus honnêtement qu’il put, mais d’une manière qui fit néanmoins connaître à la reine qu’il trouvait les vers de cette pièce un peu trop libres. Cette princesse me demanda ensuite mon sentiment. Je lui répondis en bon courtisan que c’était une des belles comédies qui eût paru jusqu’alors. La reine, contente de mon approbation, me repartit : "Je suis bien aise, Monsieur, qu’elle soit de votre goût, on peut s’en rapporter à vous. Mais pour votre Monsieur Chapelain, que c’est un pauvre homme ! Il voudrait que tout fût Pucelle.

Ana disponible sur Google Books.


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