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1666

La Gravette de Mayolas ; Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Muguet, 1666 et Paris, Chénault, 1666.

Succès de l'Agésilas

Tant Mayolas que Robinet, les 28 février et 6 mars 1666, rendent compte du succès de l'Agésilas de Thomas Corneille.

Lettre du 28 février 1666, par Mayolas.

Vendredi, la Troupe Royale,
Et sérieuse et joviale,
Représenta parfaitement,
Pour le premier commencement,
Un poème, fait à merveille,
Qui vient de la main de Corneille,
Dont les ouvrages sont connus,
Et qu’on nomme Agésilaus.
Cette poésie irrégulière
Et d’une nouvelle manière
Touche avecque tant de douceur
L’oreille aussi bien que le cœur
Qu’avec moi tout le monde avoue
Qu’il n’est aucun qui ne la loue,
Que ses charmes sont singuliers
Et les actes particuliers.


[Robinet]

Ne vous mettez point aux fenêtres,
Ni n’allez point traîner vos guêtres
Pour voir des masques, ces jours gras ;
Bonnes gens, vous n’en verrez pas.
Messieurs les fous de tous étages
Seront une fois de faux sages
Pour le respect (bien entendu)
Par tout Français justement dû
Aux cendres de cette princesse
Que nous pleurons encor sans cesse.
Mais vous aurez, pour supplément,
Le noble divertissement
Que vous donnent les doctes veilles
De l’aîné des braves Corneilles,
Son charmant Agésilaus [sic.],
Où sa veine coule d’un flux
Qui fait admirer à son âge
Ce grand et rare personnage.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


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