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1668

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chénault, 1668.

Représentation privée du Régal des dames

Dans sa lettre du 2 juin 1668, Robinet se fait l'écho d'une nouvelle pièce des Italiens.

J’ai su, digne et rare Princesse,
À qui d’écrire je ne cesse,
Que cet Auguste vint, lundi,
Non avant, mais après midi,
En votre beau Saint-Cloud sur Seine,
Lors justement que dans la plaine
On sent voltiger les zéphirs,
Dont Flore chérit les soupirs ;
Et que, dans un salon superbe,
Que ne désirait pas Malherbe,
Vous et votre illustre moitié,
Magnifiques non à moitié,
Aviez traité le susdit sire
Cent fois mieux qu’on ne le peut dire,
Avec toute sa suite aussi,
Toujours nombreuse, Dieu merci ;
Mais que, pressé de ses affaires,
Qui sont toutes de francs mystères,
Il reprit, après, le chemin
De son château de Saint-Germain
Sans voir la gaie comédie
De nos grands acteurs d’Italie,
Qui, sur un théâtre pompeux,
Vous divertissent de leur mieux
Par leur agréable régal, [C’est une pièce intitulée Le Régal des dames]
Qu’aucun autre presque n’égale,
Où Brioché, dit Arlequin,
Avecque son prelin-pin-pin,
Et Trivelin et Scaramouche
Feraient, je crois, rire une souche.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »