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1670

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chénault, 1670.

Les stars des Italiens

Dans sa lettre du 8 mars 1670, Robinet consacre un certain nombre de vers aux Italiens et particulièrement à leurs acteurs vedettes, à l'occasion de la création d'Arlequin esprit follet :

Les Italiens, si follets,
Qui, par leurs comiques rollets,
Excitent le mieux le risible,
Comme il est, tous les jours, visible,
Donnent un divertissement,
Inventé tout nouvellement,
Par leur second acteur Cinthie,
Où, sans cesse, il faut que l'on rie.
Le titre est, sans oublier rien,
Arlequin esprit aérien,
Familier, et follet, même.
Et cet acteur, que chacun aime,
Remplit si bien ce titre-là,
Que de rire, on se pâme là.
Tous les autres de cette troupe,
Qui, maintenant ont vent en poupe,
Compris leur nouveau Pantalon,
Rouge, ma foi, jusqu'au talon,
Y font, à l'envi, des merveilles
Qui, par les yeux et les oreilles,
Ebaudissent, il est certain,
Tout cher microcosme humain.
On voit, de plus, dans cette pièce,
Où règne la seule liesse,
Des machines, des vols, des tours,
Qui ne sont pas de tous les jours,
Mais semblent effets de magie.
Aussi, (s'il faut que tout je die)
Une magicienne, on voit là,
Et c'est l'aimable Eularia
Laquelle y commande à baguette,
Si bien que toute chose est faite,
Dès qu'elle touche, au dit d'un mot.
Mais c'en est assez, car il faut
Que, dans ma légende, je cause
Sans doute, de plus d'une chose.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


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