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1670

Charles Robinet, Lettres en vers

Paris, Chénault, 1670.

Revue des théâtres - mai

Le 10 mai 1670, Robinet fait un panorama du programme des théâtres parisiens. Il mentionne notamment Les Intrigues de la loterie de Donneau de Visé, et la présence de Baron au sein de la troupe de Molière :

Tous nos théâtres font florès.
Primo, sur celui du Marais,
Séminaire de nos délices,
Par les acteurs et les actrices
Qu'aux autres, dont on le bénit,
Dedans leur besoin il fournit,
On joue une pièce, fleurie
En incidents de loterie,
Fort divertissants et jolis,
Du fécond auteur d'Adonis,
Où se fait le concours extrême,
Qu'on voyait chez Bertelot même,
Lorsque jusqu'au plus indigent,
Pour rien, y portait son argent.
Sur le fameux et grand théâtre
De l'Hôtel que l'on idolâtre,
Où, de plaisir, l'on est comblé,
De voir, depuis peu, Champmeslé,
Et sa moitié, toute charmante,
Qui les yeux et l'oreille enchante,
On joue un Crispin médecin,
Qui peut guérir le plus malsain,
Par ses bouffonnes ignorances
Et ses plaisantes ordonnances.
De Hauteroche, habile acteur,
Et, per omnes casus, auteur
L'est de ladite comédie,
Où, vraiment, il faut que l'on rie,
Non pas du bout des lèvres, mais
A pleine gorge, ou bien jamais.
Quant au théâtre de Molière
Si propre aux choses singulières,
Et pour les plaisirs de la cour,
On y doit voir, au premier jour,
Encore un beau fruit de ses veilles,
Qui fourmillera de merveilles.
Cependant, le jeune Baron,
Second comédien du nom,
Fait une nouveauté charmante
Dans cette troupe florissante.

Transcription de David Chataignier disponible sur le site Molière21.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »