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1699

Jacques Bernard, Nouvelles de la République des lettres

Amsterdam, Desbordes, 1699.

Mœurs et comédies

À l'occasion de la parution hollandaise des Réflexions sur les moeurs de Bellegarde, les Nouvelles de la république des lettres reprennent un passage de l'auteur contre les moeurs des femmes, jugées trop dissolues :

Dans un autre caractère, sous le feint personnage d'Enone, après avoir peint son peu de modestie, il [l'auteur] ajoute : « Elle fut un jour assez mortifée d'une réponse que lui fit Evandre. Elle le priait de la mener à la Comédie italienne. Il lui dit d’un ton radouci que cette comédie était trop dissolue pour les hommes et qu’il n’y avait que les femmes qui osassent s’y montrer etc… »
Au reste, ce n‘est pas M. l'abbé de Bellegarde seul qui parle sur ce ton, car pour ne rien dire ici de toutes ces nouvelles pièces de théâtre où ces manières libres sont dépeintes si vivement, Madame Deshoulières, qui ne doit pas être suspecte sur la matière, avait dit quelque chose d’approchant dans son Epître chagrine à mademoiselle de la Charce. Voici ce qu’elle dit au sujet du mépris que les jeunes gens font du beau sexe :

Oui, par nos indignes manières
Ils ont droit de nous mépriser.
Si nous étions plus sages et plus fières,
On les verrait en mieux user.

Il faut apparemment que cette maladie contagieuse ait respecté les autres pays. Du moins ne voyons-nous pas que les auteurs des autres nations forment de semblables plaintes, à moins qu’on ne voulût dire qu’ils sont plus politiques que les auteurs français, ce à quoi il n’y a guère d’apparence.

Périodique disponible sur Google Books, p. 98-99.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »