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1700

Jacques Bernard, Nouvelles de la République des lettres

Amsterdam, Desbordes, 1700.

Recueil de théâtre espagnol

Les Nouvelles de la République des lettres de juin 1700 rendent brièvement compte de la parution d'un recueil de pièces espagnoles :

Les auteurs espagnols, non plus que les Anglais qui composent des pièces de théâtre, n’observent point scrupuleusement ni l’unité de lieu ni la règle des vingt-quatre heures. Et comme ces lois ne sont pas l’effet du pur caprice, mais qu’elles sont fondées sur la raison, on ne saurait douter que les pièces espagnoles et anglaises ne soient par là-même moins parfaites que les françaises. Mais elles ont d’ailleurs cet avantage qu’elles peuvent être plus composées et plus chargées d’intrigues et, si elles ne peuvent être jouées sur le théâtre français avec succès, elles peuvent du moins être lues avec plaisir, parce qu’alors on n’est point si choqué de se voir transporté d’un lieu en un autre et de voir se passer en trois ou quatre heures de représentation ce qui demanderait pour le moins trois ou quatre jours. Mme d’Aulnoy [dans son voyage d’Espagne, tome III, p. 21, édition de Hollande de 1691] nous a donné une très méchante idée de l’opéra espagnol. « J’ai vu, dit-elle, l’opéra d’Alcine. Il n’a jamais été de si pitoyables machines. On faisait descendre les dieux à cheval sur une poutre qui tenait d’un bout du théâtre à l’autre. Le soleil était brillant par le moyen d’une douzaine de lanternes de papier huilé dans chacune desquelles il y avait une lampe. Lorsque Alcine faisait des enchantements et qu’elle invoquait les démons, ils sortaient commodément de l’Enfer avec des échelles, etc… ». Peut-être aura-t-on meilleure opinion des comédies espagnoles après la lecture des deux qu’on nous donne ici et qui seront suivies de quelques autres, en cas que celles-ci soient du goût du public. Le traducteur a eu soin de les accommoder aux manière françaises le plus qu’il lui a été possible.

Périodique disponible sur Google Books, p. 675.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »