Dies Academicus 2023 https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023 Diversités ! Thu, 25 May 2023 14:24:10 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.5 Caroline Abu Sa’Da https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/caroline-abu-sada/ Tue, 16 May 2023 09:42:58 +0000 http://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/?p=1502

Caroline Abu Sa’Da – Docteure honoris causa de l’Université de Lausanne

SOS Méditerranée est une organisation humanitaire européenne qui agit pour secourir les réfugiés et migrants en détresse en mer Méditerranée. L’organisation a été fondée en 2015 en réponse au nombre croissant de morts et de noyades de personnes tentant de traverser la mer Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Caroline Abu Sa’Da a fondé et dirige la branche suisse de l’organisation, qui a été créée en 2017. Cette association travaille à sensibiliser à la situation en Méditerranée et à promouvoir la mission humanitaire de l’organisation. Elle s’active également à la collecte de fonds pour soutenir les opérations de sauvetage menées par le navire ambulance de l’organisation, l’Ocean Viking, qui opère en Méditerranée centrale.

Détentrice d’un PHD, obtenu à Sciences Po Paris, Caroline Abu Sa’Da a débuté sa carrière dans l’humanitaire en travaillant avec une ONG sur une mission en Palestine, pour rejoindre ensuite Médecins sans frontières en 2007, où elle a dirigé l’unité de recherches et travaillé comme cheffe de mission, notamment en Irak et en Syrie.

Elle recevra le DHC de la Direction, comme le précise la laudatio, « pour son travail sur le terrain, qui a permis de porter secours à des dizaines de milliers de personnes en détresse en mer Méditerranée, indifféremment de leur âge, genre ou origine ethnique, et qui fait d’elle un role model capable d’incarner les valeurs d’universalité, d’engagement citoyen et de respect des droits humains chères à l’UNIL ».

Liliane Michalik, vice-rectrice Égalité, diversité et carrières, qui lui remettra son DHC lors de la cérémonie du Dies, précise encore : « Caroline Abu Sa’Da effectue un travail colossal, c’est un geste profondément humain d’aller aider les personnes en difficulté. »

De son côté, Caroline Abu Sa’Da accueille avec bonheur ce prix de l’UNIL. « Alors que l’Organisation internationale des migrations vient d’annoncer que le taux de mortalité, en Méditerranée centrale au début de cette année 2023, est le plus important de ces dernières années, cette reconnaissance du rectorat de l’Université de Lausanne est particulièrement significative, explique-t-elle. D’abord parce qu’elle souligne l’extrême gravité de la situation et la nécessité de se mobiliser collectivement pour trouver une solution. »

À titre personnel, Caroline Abu Sa’Da se dit évidemment extrêmement touchée par cette distinction. « Elle signifie une reconnaissance du travail accompli auprès de populations particulièrement vulnérabilisées, mais aussi l’importance de cette dernière en Suisse, pays où j’ai choisi de m’installer et dont j’ai maintenant la nationalité », conclut-elle

UNIL | Université de Lausanne
Secrétariat général
Bâtiment Unicentre | CH-1015 Lausanne
Tél. +41 21 692 20 50 | www.unil.ch

]]>
Felwine Sarr https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/felwine-sarr/ Tue, 16 May 2023 09:37:18 +0000 http://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/?p=1495

Felwine Sarr – Docteur honoris causa de la Faculté des GSE

Felwine Sarr est « Anne-Marie Bryan » Distinguished Professor en études françaises et francophones à l’Université Duke aux États-Unis.

Né au Sénégal en 1972 sur l’île de Niodior dans le Sine-Saloum, Felwine Sarr est tout à la fois économiste, philosophe, poète, essayiste et musicien. Il enseigne à l’Université Duke depuis 2020.

Son travail sur la pensée africaine et son engagement dans les processus de décolonisation l’ont amené à produire un ouvrage majeur sur le sujet : Afrotopia (2016), qui s’est vu décerner le Grand Prix de la recherche. L’ouvrage vise à « penser un projet de civilisation qui met l’homme au cœur de ses préoccupations en proposant un meilleur équilibre entre les ordres économique, culturel et spirituel ».

Ses travaux de recherche servent de source d’inspiration à nombre de chercheuses et chercheurs à l’Institut de géographie et durabilité (IGD) qui s’intéressent à l’antiracisme, au décolonialisme, au développement et à l’Afrique plus largement.

S’appuyant sur la notion de « lieux-matrices », Felwine Sarr dessine ainsi à travers ses travaux, essais, productions artistiques une géographie planétaire de lieux intériorisés, interdépendants et en dialogue. Un concept japonais issu du zen trouve ainsi naturellement sa place dans le paysage sénégalais : la parfaite illustration d’une manière originale et cosmopolite d’« habiter le monde », l’un de ses leitmotive.

Dans ses autres travaux marquants, l’on trouve un fameux Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain en France (2018) rédigé sur demande de la présidence française, et dont il est coauteur avec l’historienne de l’art Bénédicte Savoy. Il passe ainsi des « lieux-matrices » aux « objets-repères ». Il a été nommé par la suite parmi les personnes les plus influentes dans le monde de l’art par la revue ArtReview.

Felwine Sarr a de nombreux liens avec la Suisse, tant sur les plans académique qu’artistique et s’y rend régulièrement – comme à l’UNIL l’an dernier, invité par la Faculté des lettres. Dans une interview au journal Le Temps, il confiait que « dans l’imaginaire, la Suisse est ce lieu clos aux portes duquel les guerres s’arrêtent. Une oasis pour se reposer du combat, une enclave irréelle, une métaphore. »

Felwine Sarr est proposé par la Faculté des géosciences et de l’environnement en tant que docteur honoris causa de l’UNIL parce qu’emblématique de certaines recherches émergentes à l’IGD et à l’UNIL et en raison de son approche très multidisciplinaire attirant l’attention internationale sur le racisme, la restitution des biens culturels et les discours problématiques sur le développement. Et parce qu’il est porteur d’une vision nouvelle sur la manière d’habiter le monde ensemble.

UNIL | Université de Lausanne
Secrétariat général
Bâtiment Unicentre | CH-1015 Lausanne
Tél. +41 21 692 20 50 | www.unil.ch

]]>
Fédération des Associations d’Étudiant·e·x·s (FAE) https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/federation-des-associations-detudiantexs/ Tue, 16 May 2023 09:14:18 +0000 http://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/?p=1480
Hannah Wonta est la secrétaire générale de la FAE depuis 2020. © Félix Imhof / UNIL

Fédération des Associations d’Étudiant·e·x·s (FAE) – Prix de l’engagement en faveur de la communauté UNIL

La FAE honorée pour son implication pendant la pandémie

Récompensée pour son travail au service des étudiants durant la période Covid, la FAE recevra le 2 juin prochain, à l’occasion de la cérémonie du Dies academicus, le prix de l’engagement en faveur de la communauté UNIL. Une reconnaissance à laquelle la faîtière ne s’attendait pas.

Soutien juridique, mise en place d’aides financières, état des lieux sur la santé mentale de la communauté estudiantine, négociations pour l’ouverture de lieux de révisions, revendications pour de meilleures conditions de cours à distance… Pour sûr, la FAE n’a pas chômé pendant le Covid. « C’est vrai que pendant la pandémie ça a été un travail particulièrement gros de convaincre la Direction de certaines revendications. Mais on a toujours senti que la FAE avait sa place à la table, qu’on était écoutés et pris au sérieux », témoigne Hannah Wonta, secrétaire générale de la FAE depuis 2020.

Parfois, l’organisation a tout de même dû se livrer à quelques « bras de fer » avec la Direction. En 2020 par exemple, l’Université annonçait que les échecs ne seraient pas comptabilisés, à l’exception de ceux en année propédeutique. La FAE s’est alors battue pour ces étudiants-là et a finalement obtenu gain de cause, « après beaucoup de discussions », souligne la porte-parole. L’année suivante, rebelote, mais en passant par le Conseil de l’Université. Cette fois la non-comptabilisation des échecs a été refusée, mais la faîtière a tout de même réussi à obtenir, pour l’ensemble des facultés, la possibilité de se désinscrire aux examens.

Récompense inattendue

Pour autant, la FAE ne s’attendait pas à voir son investissement remercié. « C’est une jolie reconnaissance, qui nous fait plaisir, mais ça nous a aussi surpris, avoue la secrétaire générale. Car l’un de nos rôles, c’est de remettre en question les décisions de la Direction pour s’assurer que les intérêts et les droits de la communauté estudiantine soient entendus et écoutés. Parfois il arrive que ceux-ci clashent avec ceux des professeurs et ce n’est pas évident de trouver des compromis. »

À titre personnel, Hannah Wonta considère ce prix comme une forme de reconnaissance publique et institutionnelle de l’importance de la communauté estudiantine au sein de l’UNIL. « Dans la politique universitaire, c’est la première affectée par ce qui est décidé, mais c’est vrai que parfois lors du Dies on a l’impression que les chercheurs et autres invités sont davantage mis en avant », explique-t-elle, ne manquant néanmoins pas de souligner la relative ironie sous-jacente à son propos, puisque les principaux membres de cette communauté sont généralement aux abonnés absents pendant le Dies academicus. « Les représentants de la FAE assistent toujours à la cérémonie, mais il y a très peu d’autres étudiantes et étudiants », sourit-elle. – Gaëlle Monayron

Deuxième bougie pour la FAE

Instauré par la nouvelle Direction en 2022 et décerné lors du Dies academicus, le prix de l’engagement en faveur de la communauté UNIL sera remis pour la deuxième fois à ses lauréats. L’an passé, c’est à Consuelo et Pantaleo Cananiello, plus connus à Dorigny en tant que Chelo et Nino, qu’il a été décerné. Benoît Frund, vice-recteur Transition écologique et campus, expliquait, entre les lignes de l’uniscope, qu’en instaurant ce prix, la Direction souhaitait « montrer l’importance accordée à ce que tous les membres de l’UNIL sentent qu’ils font partie d’une communauté. Cela est particulièrement important au sortir de la période de pandémie et de confinement. Une manière de souligner le travail réalisé par les gens au service de notre institution, qui n’est pas toujours mis en lumière comme il le mériterait. » Si la FAE ne sait pas encore en quoi consistera précisément cette récompense, le règlement du prix prévoit pour sa part soit la remise d’une somme d’argent, soit celle d’un objet commémoratif. En 2022, le couple Cananiello a ainsi reçu une œuvre d’art assortie d’un diplôme. – Gaëlle Monayron

UNIL | Université de Lausanne
Secrétariat général
Bâtiment Unicentre | CH-1015 Lausanne
Tél. +41 21 692 20 50 | www.unil.ch

]]>
Lucile Franz https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/lucile-franz/ Tue, 16 May 2023 09:11:29 +0000 http://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/?p=1477

Lucile Franz – Prix de la Société Académique vaudoise

Lucile Franz rend visible une population déclassée

Le Prix de la Société Académique Vaudoise récompense le travail d’une doctorante de la Faculté des sciences sociales et politiques, mené auprès de personnes ballottées entre aides sociales et politiques sécuritaires répressives dans le canton de Vaud. 

Lucile Franz est diplômée d’un Bachelor en sciences politiques à l’UNIL et d’un Master à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine, à Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Pour son mémoire, elle s’est rendue au Costa Rica pour rencontrer des femmes impliquées dans le crime organisé. « Là est né mon intérêt pour le lien pauvreté-prison et les réponses des pouvoirs publics », indique la Nyonnaise. Après une mission de recherche en Équateur sur cette thématique, elle revient à l’UNIL, où elle se fait engager comme assistante diplômée à l’Institut des sciences sociales en 2016. 

Pour sa thèse chapeautée par le professeur René Knüsel, Lucile Franz s’est penchée sur les itinéraires de personnes en situation de marginalité sociale dans le canton de Vaud : endettées, souvent consommatrices de stupéfiants et expérimentant la prison pour des délits mineurs, elles sont prises en charge par l’aide sociale ou l’assurance invalidité. La doctorante a fréquenté pendant une demi-année des centres d’accueil à bas seuil d’accessibilité dans une démarche d’observation, a écrit une dizaine de portraits de ces personnes qualifiées de « marginaux affiliés » et a interrogé 25 membres de la police et des services sociaux.

Écrasement institutionnel

Grâce à sa thèse soutenue en automne 2022, Lucile Franz a pu « rendre visible cette population déclassée, naviguant d’une institution à l’autre et ne répondant pas aux critères exigeants d’insertion des politiques sociales ». La chercheuse pointe certains mécanismes, comme les dettes après une condamnation pénale. « Les frais de justice sont à la charge des condamnés. Cumulant poursuites, antécédents pénaux et aide sociale, ils n’ont que peu d’intérêt à retrouver un emploi à cause des saisies sur salaire, qui au final leur apportent moins d’argent que l’aide sociale. » 

Lucile Franz travaille actuellement comme collaboratrice scientifique à la HES-SO Valais/Wallis au sein de l’équipe CrimSo, soutenue par le Fonds national suisse. Elle y étudie la probation et le travail social dans les prisons. Motivée par le Prix de la Société Académique Vaudoise, elle souhaite déposer un projet pour continuer à explorer ces sujets. Enfin, à partir du printemps 2024, la scientifique donnera un cours en politique sociale à l’Université de Neuchâtel.

UNIL | Université de Lausanne
Secrétariat général
Bâtiment Unicentre | CH-1015 Lausanne
Tél. +41 21 692 20 50 | www.unil.ch

]]>
Marion Graf https://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/marion-graf/ Tue, 16 May 2023 08:59:34 +0000 http://wp.unil.ch/diesacademicus-2023/?p=1466

Marion Graf – Prix de l’État de Berne

Traduire, une autre manière de lire

Destiné à soutenir des projets favorisant les échanges entre les différentes parties de la Suisse, le Prix de l’État de Berne salue cette année le travail de la traductrice Marion Graf. Il lui sera remis lors du Dies academicus, le 2 juin prochain. 

La relation et le dialogue, voilà ce qui fait avancer Marion Graf, récipiendaire du Prix de l’État de Berne 2023. Amoureuse des langues depuis toujours, elle a étudié le russe et l’espagnol à l’Université de Bâle, puis la littérature française à l’UNIL. La poésie est la porte qui mène cette Neuchâteloise d’origine, établie aujourd’hui à Schaffhouse, à la traduction.

Après un premier pas dans le cadre d’un travail de séminaire – « j’avais terminé une analyse de texte en proposant la version française d’un poème russe, ce qui avait suscité pas mal de discussions » – elle va frapper à la porte des éditions L’Âge d’Homme. En guise de bout d’essai, Vladimir Dimitrijević lui propose L’Écuyère des vagues de l’écrivain russe Alexandre Grine. Puis les éditions Zoé l’appellent pour traduire des auteurs alémaniques, et surtout Robert Walser dont, au fil du temps, Marion Graf devient la principale voix en français. « Dès les années 1970, Gallimard avait publié ses romans et quelques proses narratives, mais la modernité, la liberté singulière de Walser éclatent dans les formes courtes. Il s’agissait donc de développer un concept éditorial pour présenter ces textes inépuisables par leur diversité et par leur quantité, qui constituent le cœur de l’œuvre », souligne-t-elle. Les éditions Zoé et le professeur Peter Utz, de l’UNIL, spécialiste du poète biennois, unissent leurs compétences aux siennes pour relever ce défi.

Au sein notamment de la collection ch, Marion Graf s’engage pendant une vingtaine d’années pour que des livres d’auteurs suisses franchissent la Sarine et le Nufenen, pour qu’écrivains et traducteurs soient accueillis dans les classes, et en faveur des échanges linguistiques à tous les niveaux de l’enseignement. « Avoir un pays aussi fourmillant d’écrivains et d’éditeurs est une fabuleuse richesse », souligne-t-elle.

À l’heure où certains vantent les mérites des algorithmes, Marion Graf continue à former la relève. Et rappelle que les performances des robots reposent sur le pillage de textes existants, disponibles sur la Toile. « Un texte n’est pas uniquement une succession normative de signes. Que fait-on des ambiguïtés ? de l’humour ? de l’intertextualité ? de la mélodie, de la force sonore du langage ? »

Également responsable de La Revue de Belles-Lettres, référence en matière de poésie contemporaine dans le monde francophone, Marion Graf travaille à ce que la poésie soit lue, traduite, expression de la vie dans toute son intensité – et son incertitude. Autant d’actes de résistance face à la lyophilisation de la langue et de la pensée, salués par plusieurs distinctions, dont le Grand Prix suisse de traduction en 2020. – Sylvie Ulmann

UNIL | Université de Lausanne
Secrétariat général
Bâtiment Unicentre | CH-1015 Lausanne
Tél. +41 21 692 20 50 | www.unil.ch

]]>