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1667

Samuel Chappuzeau, L'Europe vivante ou la relation nouvelle historique et politique de tous ses états

Genève : Chez Jean Herman Widerhold, 1667-1669.

Une troupe française dans les cours allemandes

Dans le passage consacré à la description des états de Brunswic et de Lunebourg, Chappuzeau annonce qu'après avoir évoqué les guerres et la situation politique de ces états, il va décrire la vie de cour des ducs, qui ont l'âme « toute magnifique et toute galante » et qui vivent « d'une manière à faire croire aux étrangers qui vont voir leurs cours, qu'ils sont encore à la cour de France ». L'éloge des ducs passe par l'éloge des comédiens français qu'ils ont embauchés :

L'évêque d'Osnabruck, et les ducs de Zell et d'Hannover entretiennent depuis plusieurs années une excellente troupe de comédiens français riches en habits, qui exécutent admirablement leurs rôles ; et lorsque leurs trois bandes de violons se retrouvent ensemble, on les peut nommer la bande des vingt-quatre, la plupart français et des meilleurs maîtres de cette profession. Comme on se lasse des plus doux divertissements, et que dans le sentiment d'un poète ancien qui en cherchait de tous côtés,

Les plaisirs modérés sont les plus agréables

cette troupe suit quatre mois l'évêque, quatre mois le duc de Zell, et quatre mois le duc d'Hannover. Mais comme je l'ai dit, ces princes se rencontrent quelquefois ensemble pour les affaires communes, ou pour se mieux divertir ; et il y a trois ans qu'ils passèrent l'hiver à Lunebourg l'une des grandes villes d'Allemagne au Duc de Zell, où le bal, le ballet, la comédie, les courses de bagues, les festins et toutes les galanteries imaginables faisaient le divertissement ordinaire de ces belles cours.

Relation en ligne sur Google Books, édition de 1671, p. 348 


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