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1667

Chérier ; Eustache Le Noble, Les Barons fléchois

Paris: C. Blajeart, 1667

L'approbation du roi

Dans la dédicace à Gabriel du Puy du fou, l'auteur évoque le succès de la pièce lors d'une représentation devant le roi.

Voici des barons de nouvelle fabrique que je vous présente ; des barons dont la réputation est aussi bien établie à Paris que celle du Marquis de Mascarille et du Baron de la Crasse ;et l’on peut dire avec vérité que c’est toute la gloire de notre France, le charme de la cour, l’honneur du théâtre, le plaisir des honnêtes gens, la risée du public. Si l’on juge ordinairement de l’excellence d’une pièce par l’applaudissement qu’elle reçoit des spectateurs, je suis assuré que celle-ci doit être dans une estime tout extraordinaire, puisque notre grand monarque en a fait lui-même l’éloge, et à son exemple toute la cour. Mais je ne serais pas encore satisfait, Monsieur, si vous m’y donniez vos approbations, connaissant comme vous faites les choses les plus rares du monde, ainsi que le mérite de ces messieurs qui sont dans votre voisinage. Je ne craindrai donc pas d’être leur introducteur auprès de vous et de les mener jusqu'à votre cabinet, m’ayant reçu si favorablement dans votre château, en cette belle et charmante solitude du Maine, où règne la paix de l’esprit. Et si je ne me trompe, je m’aperçois que ces barons ont tant d’envie de vous divertir qu’ils ont laissé depuis peu l’épée chez eux : ce ne sont plus ces mêmes barons autrefois si terribles ; leur habit de couleur modeste fait voir que pour votre respect, ils vont faire une action d’humilité qu’ils n’ont jamais faite pour personne. Je vois déjà qu’ils vous font la révérence pour commencer leur discours. C'est ce qui m’oblige de mettre fin à mon compliment, pour les laisser parler, demeurant, Monsieur…

Chérier, Les Barons fléchois , Paris, Blajeart, 1667 NP1


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