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1628

Charles Sorel, Le Berger extravagant

Paris, Du Bray, 1628

Un berger qui ressemble à un acteur

Le livre s'ouvre sur un portrait comique du berger extravagant dont le troupeau est mal en point, mais dont la livrée est de haute tenue :

Il avait un chapeau de paille dont le bord était retroussé, une roupille et un haut-de-chausse de tabis blanc, un bas de soie gris de perle et des souliers blancs avec des noeuds de taffetas vert. Il portait en écharpe une panetière de peau de fouine et tenait une houlette aussi bien peinte que le bâton d'un maître de cérémonie, de sorte qu'avec tout cet équipage, il était fait à peu près comme Bellerose lorsqu'il va représenter Myrtil à la pastorale du berger fidèle. […]

Un jeune homme de Paris appelé Anselme, l'ayant aperçu de tout loin s'étonna de sa façon si extraordinaire. […] Il le vit marcher avec des pas aussi graves et aussi mesurés que ceux d’un capitaine suisse et lui entendit dire des paroles autant animées que s’il eût été sur un théâtre. Aussi ne crut-il point autre chose sinon qu’il répétait le personnage de quelque comédie dont il devait être, comme l’on en avait depuis peu joué à Saint-Cloud.

Roman disponible sur Gallica.


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