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1639

François de Grenaille, L'Innocent malheureux ou La Mort de Crispe

Paris: J. Paslé, 1639

Plaisir de spectateur

Après l'éloge de quelques pièces de La Calprenède, Grenaille s'arrête sur l'Edouard de ce dernier, et la commente en mêlant aux considérations poétiques des appréciations qui semblent relever de son expérience de spectateur:

Quoique tout ce que j'ai dit jusques ici soit plutôt fondé sur la vérité que sur ma simple opinion, j'ajouterai néanmoins que l'Édouard étant la dernière pièce de cet auteur me semble la plus achevée. Notre théâtre n'a jamais paru plus parfaitement royal qu'à cette occasion, ni plus triste sans causer de sinistres événements.[...] [Grenaille analyse ensuite son sujet, sa disposition, sa catastrophe].
Finissons ces réflexions par la décoration du théâtre, qui paraissait d'autant plus beau dans cette pièce qu'il n'est chargé que des personnages qui la composent. La substance même de l'action fait toutes les beautés de la scène, et l'auteur trouve en la forme de son ouvrage ce que plusieurs autres cherchent en des idées étrangères de perspective. Tout est majestueux en ces apparitions royales, les entrées et les sorties sont si régulières, que nous n'estimerions pas la vue d'un prince s'il ne nous l'ôtait bien à propos, ni les beautés d'une dame si elle ne nous les cachait pour exciter notre désir par un si doux intervalle.

Discours en ligne sur Gallica n.p. 12-13


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