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[s. d.]

(Florent Carton dit) Dancourt, Renaud et Armide

Paris : T. Guillain, 1697

Des siestes à l'opéra

À la scène XV de cette petite comédie, Lisette témoigne de son ennui de spectatrice d'opéra :

LOLIVE.
Et sais-tu ce que c’est que l’opéra, toi ? y as-tu été ?

LISETTE.
Si je le sais ? J’ai vu Armide trois ou quatre fois avec Madame Jaquinet, dans les commencements, avant que vous eussiez fait connaissance.

LOLIVE.
Trois ou quatre fois ! Tu dois savoir cet opéra-là par cœur ?

LISETTE.
Ma foi, je n’en ai guère retenu. Je ne suis pas fort [sic] pour la musique, moi. Le Prologue m’ennuie, le premier Acte m’assoupit, cet endroit du sommeil m’endort, et je ne me réveille qu’à ce grand tintamarre de la fin.

LOLIVE.
Mais enfin, n’en as-tu rien retenu du tout ?

LISETTE.
Fort peu, te dis-je, quelques petits endroits par-ci par-là, ceux que tout le monde chante.

Extrait signalé par J.M. Hostiou 
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