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1665

[Anonyme], Lettre sur les observations d'une comédie du Sieur de Molière intitulée Le Festin de Pierre

Paris, G.Quinet, 1665.

Illusion théâtrale et effet réel sur le spectateur

Dans cette lettre qui prend la défense du Festin de Pierre, l'auteur reprend et invalide les arguments des Observations du Sieur de Rochemont. Dans cet extrait, il revient sur la question du dénouement et sur sa capacité à produire un effet réel malgré le fait qu'il ne soit qu'un dénouement "en peinture":

Ce scrupuleux censeur ne veut pas que les actions en peinture soient punies par un foudre en peinture et que le châtiment soit proportionné avec le crime. «Mais le foudre, dit-il, n'est qu'un foudre en peinture.» Mais le crime l'est aussi, mais la peinture de ce crime peut frapper l'esprit, mais la peinture de ce foudre peut également frapper le corps ; on ne saurait détruire l'un sans détruire l'autre, ni parler pour l'un que l'on ne parle pour tous les deux. Mais pourquoi ne veut-on pas que le foudre en peinture fasse croire que Don Juan est puni ? Nous voyons tous les jours que la feinte mort d'un acteur fait pleurer à une tragédie, encore qu'il ne meurt qu'en peinture. Mais je vois bien ce que c'est: l'on veut nuire à Molière, et par une injustice incroyable, on ne veut pas qu'il ait les mêmes privilèges que les autres.

Lettre en ligne sur Molière 21 


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