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1697

(Florent Carton dit) Dancourt, Renaud et Armide

Paris, Thomas Guillain, 1697

Retrouvailles amoureuses à l’opéra

La jeune Mimmi se moque auprès de la servante Lisette de sa tante, Madame Jaquinet, entichée d’un homme rencontré à l’opéra.

Acte unique, scènes 4-5

SCÈNE IV Mimmi, Lisette. […]

MIMI

[…] Si tu savais comme elle est amoureuse.

LISETTE

Votre tante, amoureuse ?

MIMI

Paix, qu’elle ne sache pas que je vous ai dit cela, au moins.

LISETTE

Non, non, ne craignez rien.

MIMI

Elle ne croit pas que j’y prenne garde : mais je vois tout, moi.

LISETTE

Et que voyez-vous ?

MIMI

Il vient un petit homme causer avec elle dans sa loge toutes les fois que nous allons à l’opéra.

LISETTE

Je ne m’étonne plus qu’elle y aille si souvent. Et entendez-vous ce qu’ils disent ?

MIMI

Si je l’entends ? Oh, ils sont tous deux bien amoureux et bien ridicules. Il l’appelle Armide, elle l’appelle son petit Renaud ; et quand quelque endroit de l’opéra leur fait plaisir, ils se serrent les mains, ils se regardent, ils font des mines : et moi je crève de rire.

LISETTE

Voilà une bonne petite personne. Mais voici votre tante, je pense : c'est elle-même.

SCÈNE V

Madame Jaquinet, Lisette, Mimi, Jasmin.

MADAME JAQUINET

Hé, laquais, laquais, holà, laquais, petit laquais.

JASMIN

Madame ?

MADAME JAQUINET

Qu'on aille dire à la Coliquet de me garder mes places pour demain. Entendez-vous ?

MIMI

Oui, Madame

MADAME JAQUINET

Qu'on n'y manque pas, au moins, cela est plus de conséquence qu'on ne s'imagine. […]

Extrait disponible sur Théâtre classique 


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