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1674

René Rapin, Réflexions sur la poétique d’Aristote et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes

Paris : F. Muguet, 1674

Le succès éphémère des tragédies modernes

Dans ses Réflexions, le père Rapin souligne la supériorité évidente de la tragédie antique sur les ouvrages modernes ; preuve en est d’ailleurs la durée du plaisir suscité chez les spectateurs.

C’est dégrader la tragédie de cet air de majesté qui lui est propre, que d’y mêler de l’amour, qui est d’un caractère toujours badin et peu conforme à la gravité, dont elle fait profession. Ce qui fait que les tragédies mêlées de galanteries ne font point ces impressions admirables sur les esprits que faisaient autrefois les tragédies de Sophocle et d’Euripide. Car toutes les entrailles étaient émues par les grands objets de terreur et de pitié qu’ils proposaient. C’est aussi pour cela que la réputation de nos tragédies modernes dure si peu, et qu’on n’y prend plus de plaisir au bout de deux ans ; au lieu que les tragédies des Grecs plaisent encore à ceux qui ont le goût sûr après deux mille ans.

Ouvrage disponible sur Gallica, p. 185.


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