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1700

Évariste Gherardi, La Critique de la Cause des femmes

Paris, J. B. Cusson et Pierre Witte, 1700.

L’engouement du public, gage de qualité d’une pièce ?

Dans les scènes françaises de La Critique de la Cause des femmes, une pièce de Jacques Delosme de Montchenay créée en 1688, les comédiens italiens mettent en scène une discussion entre des spectateurs revenant d'une représentation de La Cause des femmes. L'argument premier des défenseurs de la pièce, c'est son succès.

SCENE II.

ISABELLE, LA BARONNE, CINTHIO, PIERROT.

ISABELLE

Ah ma chère, que de pauvretés, que de fadaises, que d’impertinences dans une seule comédie ! N’admirez-vous point la cause des femmes chez les Italiens ? Oh pour le coup, nous tombons là en d’assez plaisantes mains.

[…]

COLOMBINE

Oh pour cela, Madame, vous en voulez d’ailleurs aux Italiens ; car à tout prendre, la pièce n’est pas mauvaise, et ma complaisance ne saurait décrier une chose qui plaît à tout Paris. Pour moi, Madame, j’en suis charmée, ce qui s’appelle charmée. […]

SCÈNE III.

ISABELLE, ARLEQUIN en chevalier, LA BARONNE

[…]

ARLEQUIN

[…] Et où est le mot pour rire dans cette pièce-là ? […] Fi, cela crie vengeance, c’est une farce à laquais.

COLOMBINE

Mais tout Paris la voit.

ARLEQUIN

C’est que tout Paris ne sait que faire, et que la comédie est le rendez-vous des fainéants.

Jacques Delosme de Montchenay, La critique de la cause des femmes, dans Évariste Gherardi, Le théâtre italien de Gherardi, ou le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, pendant tout le temps qu'ils ont été au service, Amsterdam, Adrian Braakman, 1701, t. II, p. 67-71.

Extrait disponible sur Google books.


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