Par support > Pièces de théâtre > Le Phénix

 

1700

Évariste Gherardi, Le Phénix

Paris, J. B. Cusson et Pierre Witte, 1700.

Portrait de spectateur

Parmi les scènes françaises que jouaient les comédiens italiens dans Le Phénix, une pièce de Delosme de Montchenay créée en 1691, figure une scène des philosophes où Diogène, selon les représentations traditionnelles, cherche "l’homme" dans le parterre. C’est l’occasion de donner un portrait satirique de spectateur.

DIOGÈNE tout en colère
[…] Mais où trouver l’homme que je cherche ? (Il regarde le parterre, avec sa lanterne.) Voici bien du peuple assemblé. Mon homme ne sera-t-il pas là ? Est-ce le Damoiseau Papillotin, qui fait de sa chambre une Académie de frisure, qui se rend le menton chauve par art, qui parle toujours comme s’il jouait de la flûte, de peur de s’élargir la bouche ; qui dans les chaleurs loue un homme exprès pour lui souffler de quart d’heure en quart d’heure de l’eau de la reine de Hongrie dans les mains, afin de les avoir plus fraiches ; écureuil assidu de tous les théâtres, où il se donne en spectacle aux femmes ; souriant aux unes, ramageant aux autres, et se montrant pièce à pièce à toutes ; toujours nouveau par ses habits, et pourtant toujours le même ? Non, ce n'est point là ce que je cherche.


Jacques Delosme de Montchenay, Le Phénix, dans Évariste Gherardi, Le théâtre italien de Gherardi, ou le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, pendant tout le temps qu'ils ont été au service, Amsterdam, Adrian Braakman, 1707, t. III, p. 370.

Extrait disponible sur Google Books.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »