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1700

Évariste Gherardi, Les Originaux

Paris, J. B. Cusson et Pierre Witte, 1700.

Immoralité des spectateurs

Dans Les Originaux, une comédie d'Houdar de La Motte créée en 1693, Arlequin joue le rôle d’un Italien jaloux fraichement arrivé en France et choqué de la liberté qu’on y laisse aux femmes — notamment au théâtre.

ARLEQUIN
[…] Quand je fus à Lyon, je vis grand monde assemblé devant une porte ; je m’informe de ce que c’est, on me dit qu’il se donne là un beau spectacle. Le prix ? Trente sols. Je les donne. J’entre. La salle était si obscure, que je n’entrevis d’abord les objets que confusément. Mais que je fus surpris, quand on leva la toile, de voir que c’étaient des hommes et des femmes dans des logettes, qui ne rougissaient pas d’avoir été ensemble pendant l’obscurité ! Je voulais croire, pour l’honneur de la contrée, que c’étaient des maris. Mais le caquet de la jeunesse qui m’entourait ne m’apprit que trop que c’étaient des amants. O tempora ! O mores !

Houdar de La Motte, Les originaux ou l'Italien, dans Évariste Gherardi, Le théâtre italien de Gherardi, ou le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, pendant tout le temps qu'ils ont été au service, Amsterdam, Isaac Elzevir, 1707, t. IV, p. 462-463. 

Extrait disponible sur Google Books.


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