Par support > Pièces de théâtre > Les Chinois

 

1700

Évariste Gherardi, Les Chinois

Paris, J. B. Cusson et Pierre Witte, 1700.

Succès de la gorge des actrices

Dans Les Chinois, une comédie de Regnard et Dufresny créée en 1693, Colombine conseille Isabelle qui veut devenir comédienne : le public est difficile à satisfaire, mais quand l’actrice est bien faite, il est rapidement conquis.

COLOMBINE
Oh, le public est un compère qui n’est pas aisé à chauffer. On ne sait pas comment faire aujourd’hui pour gagner sa bienveillance. Je sais bien qu’une jolie personne comme vous a plus de facilité qu’un autre à faire valoir les talents du théâtre.

ISABELLE
Je crois que je me tirerai d’affaire dans ce pays-là. Je parais une fois davantage aux chandelles : j’ai du teint, de l’enjouement. Pour de l’embonpoint, et de la gorge, il n’y a guère de personne à qui je le cède.

COLOMBINE
Tant mieux ! C’est l’essentiel pour une comédienne. La gorge est une partie à quoi les spectateurs s’attachent le plus, principalement Messieurs du balcon, qui se mettent là exprès, afin d’être plus à portée.

Jean-François Regnard et Charles Dufresny, Les Chinois, dans Évariste Gherardi, Le théâtre italien de Gherardi, ou le Recueil général de toutes les comédies et scènes françaises jouées par les comédiens italiens du roi, pendant tout le temps qu'ils ont été au service, Amsterdam, Isaac Elzevir, 1707, t. IV, p. 251.


Extrait disponible sur Google Books.


Pour indiquer la provenance des citations : accompagner la référence de l’ouvrage cité de la mention « site Naissance de la critique dramatique »