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[Anonyme], Le ballet des dieux et des déesses qui par un nouveau témoignage de zèle de Son Excellence Madame la Marquise de Caracène sera dansé au salon du Palais de Bruxelles

s.d., s. n., s. l.

Du statut d’un livret de ballet

Le mariage entre l’empereur Léopold I et Margarita Teresa, Infante d’Espagne, est l’occasion pour l’organisation d’un ballet à Bruxelles. Dans la préface au texte du ballet, l’auteur anonyme donne quelques indices sur le statut du livret, destiné à la fois aux spectateurs en amont et aux lecteurs en aval.

Son excellence Madame la Marquise de Caracène, désirant de donner au public des démonstrations de celles qu’en particulier elle et son illustre époux ont reçu de cette nouvelle si favorable à toute l’Europe, et des applaudissements qu’ils ont reçu de ces peuples, a jugé bienséant à l’éclat de cet Auguste Hyménée, de les manifester par une comédie très magnifique, qui sera représentée en langue espagnole au salon du Palais de Bruxelles, remplie de quantité de machines somptueuses et d’un artifice tout extraordinaire, accompagnées de divers chœurs de musique très harmonieuse, de voix et de grand nombre des plus agréables instruments. Et comme il ne se peut rien ajouter à la joie et au contentement qui ont donné matière à cette fête, Elle a voulu que par une juste proportion, cette démonstration en fut accomplie de tout point ; et pour cet effet a concerté que cette comédie serait suivie d’un ballet, qui en relèvera la magnificence, puis qu’après plusieurs belles entrées, devancées de machines somptueuses, le grand ballet sera dansé par Mademoiselle de Caracène sa fille ainée, autant brillante par ses vertus, par sa jeune beauté, sa majesté et sa belle taille, que par le lustre de sa haute naissance, accompagnée de huit dames des plus illustres, et des plus accomplies de cette cour, et de neuf cavaliers des plus considérables, tant par leur naissance que par leur adresse, leurs mérites et toutes les belles qualités dont la nature, et l’éducation les ont ornés : ce qui toutefois se fera en jours séparés, et se répétera ainsi successivement, pour ne pas attiédir l’attention des spectateurs par trop de longueurs, et l’une et l’autre de ces actions séparées, pouvant fournir amplement de quoi satisfaire en un jour au divertissement de la bonne compagnie. Et d’autant que ces actions muettes des ballets sont ordinairement accompagnées de quelque explication, elle a désiré que pour la satisfaction publique, l’on donna au jour par cet imprimé, l’explication de ce ballet, afin que les spectateurs en ayant une parfaite intelligence, en pussent gouter le divertissement avec plus de plaisir, et ceux qui n’auront pas la satisfaction de le voir, connaître par cet échantillon la joie et le contentement avec lesquels ces peuples si fidèles et si zélés, des Pays-Bas et de Bourgogne, ressentent les événements avantageux qui regardent la Majesté de leur auguste Monarque.

       

Ouvrage consultable à la Bibliothèque Nationale de France (cote MFILMRES-YF-1846), p. 6-8.


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