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1617

René Bordier ; Etienne Durand ; Pierre Guédron, Discours au vray du ballet dansé par le roi le dimanche XXIX jour de janvier 1617

Paris : P. Ballard, 1617

Un ballet de rêve

Le récit du ballet dansé par le roi en 1617 évoque comment, après la fin du concert d’ouverture, l’arrivée de plusieurs démons sur scène attire l’attention des spectateurs en leur donnant presque l’impression d’être dans un rêve.

Cette musique cessant au signal que le roi lui fit donner, se perdit la perspective première qui la cachait, et parut la montagne portraite en la première planche qui se verra ci-après. Renaud (représenté par Monsieur de Luynes premier gentilhomme de la chambre de la majesté et son lieutenant général au gouvernement de Normandie) était couché sur l’herbe et sur les fleurs, au-dedans d’une grotte enfoncée dans le milieu de cette montagne. Au-dessus et à l’entour de cette grotte était sa Majesté, accompagnée de douze seigneurs, représentant autant de démons laissés par Armide à la garde de son bien aimé, avec charge de lui faire passer le temps en toutes les délices imaginables. A chacun des côtés de cette montagne, était une roche se perdant dans les nues, qui semblaient rouler au-dessus. Et tout ensemble avec les bocages des côtés, où se cachait le corps de la musique précédente, occupait la largeur de la grande salle du Louvre ou fut faite cette action. Pas un ne vit cette montagne ornée d’une si bizarre beauté, remplie de personnes si inventivement masquées et vêtues, et si claire par les brillants, et broderies rejaillissantes contre les flambeaux opposés, qui ne crut être en quelque agréable songe, ou qui ne prit pour démons véritables ceux qui les représentaient seulement.

       

Ouvrage consultable sur Gallica, p. 5.


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