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1701

François Gacon, Le Poète sans fard ou discours satiriques en vers

s.l.

Acharnement satirique contre un mauvais auteur

La dernière section de ce recueil composite contient une série d' « épigrammes et inscriptions ». Cette succession d'épigrammes vise à décrédibiliser totalement les entreprises artistiques d'un « fils de cordonnier » :

XLI.

Sur un mauvais opéra, dont l'auteur est fils d'un cordonnier.

Crépin, le fils d'un cordonnier,
Poussé d'une vaine manie,
Pour faire un opéra, se croyant du génie ; Prit la lyre à la main, et quitta son métier : Mais quand par l'auditeur il vit siffler sa rime,
Il reconnut bien à son dam,
Que véritable est la maxime,
Ne sutor ultra crepidam.

XLII.

Contre le même auteur, qui voulait entreprendre un opéra sur Bacchus.

Pour chanter un héros, petit-fils de Saturne,
Il ne faut pas un vers estropié,
Crois-moi, laisse là le cothurne,
Et reprend ton trépied.

XLIII.

Sur un opéra du même auteur qui a eu quelque réussite, mais qui est pourtant très mauvais.

Jadis le fils d'un boulanger,
Nous fit des opéras pleins de force et de grâce,
Le héros comme le berger,
Y récitaient des vers avoués du Parnasse.
Le fils d'un cordonnier prend aujourd'hui sa place,
Mais malgré toute son audace
Il approche aussi peu de cet homme divin,
Que le cuir approche du pain.

Épigrammes en ligne sur Google Books p. 252-253


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