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1664

Jean Donneau de Visé, La Vengeance des Marquis ou la réponse à l'Impromptu de Versailles

Diversités galantes, Paris, Ribou, 1664

Molière spectateur du Portrait du Peintre

Dans cette comédie qui relate le retour de spectateurs après une représentation de L'Impromptu de Versailles, on retrouve les motifs propres à la "Querelle de L’École des femmes". Dans cette scène, les personnages décrivent les réactions de Molière à la représentation du Portrait du Peintre de Boursault.

Scène III :

ALCIPE :
Je doute fort que cet ouvrage lui ait donné tant de plaisir qu’il nous le veut persuader. On aurait eu bien de la peine à le peindre dans les convulsions que la gloire lui causait. Les transports de la joie qu’il ressentait faisaient trop souvent changer son visage. Vite, promptement, tôt le déconcerta, et le ouf lui fut un coup de massue dont il est encore étourdi.

ORPHISE :
Il dit bien vrai lorsqu’il assure qu’il n’y a que l’Hôtel de Bourgogne où l’on fasse faire le brouhaha ; car il fut à peine placé sur ce théâtre royal que l’on en fit un qui dura fort longtemps.

CLEANTE :
Que l’on fasse tout ce que l’on voudra contre lui, six précieuses, douze coquettes, vingt marquis et trente cocus ne suffisent pas pour faire réussir une comédie. Cependant vous savez qu’il a lui-même réglé le nombre de ceux qui doivent aller voir ce qui sera représenté contre lui.

ARISTE :
Il a été [plus] de cocus qu’il ne dit voir Le Portrait du Peintre ; j’y en comptai un jour jusqu’à trente-et-un. Cette représentation ne manqua pas d’approbateurs, trente de ces cocus applaudirent fort, et le dernier fit tout ce qu’il put pour rire, mais il n’en avait pas beaucoup d’envie.

ORPHISE :
Il y rit tout autant qu’il put.

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