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1615

[Anonyme], Description des artifices et magnificences faictes à Bordeaux avec le combat naval et les feux artificiels du sieur Morel et Jumeau, représentez sur la Garonne, en la présence de leurs majestés.

Paris : J. Sara, 1615

Banquet royal sur la Garonne

À l’occasion des mariages du jeune roi Louis XIII avec Anne d’Autriche et d’Elisabeth de France avec le fils de Philippe II, une fête qui inspira de nombreux auteurs est organisée à Bordeaux. Parmi les divertissements, un somptueux banquet a lieu dans un château en dehors de Bordeaux et est suivi d’un retour en ville par voie fluviale.

Le vingt-neuvième de novembre leurs Majestés firent un banquet fort magnifique et somptueux au château Trompette, un peu distant de la ville, où assistèrent tous les seigneurs et dames de la cour, avec leurs habits les plus exquis, d’où après avoir dîné vinrent à Bordeaux dans un des plus beaux vaisseaux qui ait jamais été sur la mer, lequel vaisseau était fait en dôme en forme de tribune d’un artifice non pareil tout entouré de balustres, couvert tout d’or et d’azur. La dite navire était tirée de quatre autres barques peintes de rouge, qui étaient tirées d’une grande quantité d’hommes qui ramaient sur la rivière et portaient la même livrée.
À l’entrée dudit château où leurs Majestés avaient dîné, on avait fait faire deux galeries avec leurs balustres toutes peintes. Les galeries avaient dix-huit toises de long ; au milieu était un grand escalier, aux deux côtés duquel je voyais deux pieds d’estails, sur lesquels étaient posés deux grands anges hauts chacun de huit pieds lesquels tenaient une couronne royale de deux toises de diamètre ; le fond de ladite couronne était couvert de velours rouge, dessous on avait fait deux sièges en forme de trônes fort magnifiques, pour seoir le roi et la reine, où le roi assis reçut les clés de la ville, que les Eschevins lui baillèrent en grande cérémonie, lui ayant fait une fort belle harangue ; ils marchaient en un bel ordre, suivis de tous les archers de la ville et de six mille soldats, bourgeois de la ville, tous vêtus selon la livrée de leurs capitaines.
À la porte qui est sur le bord de la rivière, il y avait un arc triomphal fort magnifique.

       

Relation disponible sur Gallica dans une édition du XIXe siècle, Une fête bordelaise en 1615 : relation contemporaine, Bordeaux, Imprimerie nouvelle A. Bellier, 1892, p. 4-5.


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