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1582

Balthazar de Beaujoyeulx, Ballet comique de la reine, fait aux noces de monsieur le duc de Joyeuse, madamoiselle de Vaudemont, sa sœur

Paris : A. Leroy, R. Ballard, M. Patisson, 1582

Solenniser les noces par un ballet

Dans la relation qu'il fait du ballet donné à l'occasion du mariage de la sœur de la reine en 1582, Beaujoyeulx met l'accent sur le caractère somptueux de la fête et la docilité admirative des princes et seigneurs du royaume.

Le roi ayant conclu et arrêté le mariage entre monsieur le duc de Joyeuse pair de France et mademoiselle de Vaudemont sœur de la Reine, délibéra solenniser les noces, de toute espèce de triomphe et magnificence, à fin d’honorer une si belle couple, selon sa valeur et mérite. Pour cet effet outre l’appareil des riches habits, délicieux festins et somptueuses mascarades, Sa Majesté ordonna encore diverses sortes de courses et superbes combats en armes, tant à la barrière comme en lice, à pied et à cheval, avec des ballets aussi à pied et à cheval, pratiqués à la mode des anciens Grecs et des nations qui sont aujourd’hui les plus éloignées de nous : le tout accompagné de concerts de musiques excellentes et non encore jamais ouïes : Sadite Majesté ne voulant rien omettre de ce qui pouvait entretenir de plus agréable variété, la grande et illustre compagnie qu’elle avait fait convier à ces noces. Tous lesquels desseins ont été depuis exécutés avec une grande admiration et merveilleux étonnement des assistants, qui commencèrent dès lors à ajouter foi aux magnificences et triomphes faits en semblables occurrences, ès courts des plus grands rois et empereurs, récités par les anciens romains, comme étant beaucoup moindres en toutes leurs parties, que ceux dont ils avaient le plaisir et contentement. Mais en tous ces actes publics, et principalement des exercices militaires, ce grand roi par le commun consentement des ambassadeurs, a acquis autant de prix et de victoires sur les princes et seigneurs de son royaume, comme il est né de soi-même avec plus de gloire et grandeur : se faisant en cela déclarer vraiment digne du nom de roi, que Cyrus disait appartenir seulement à celui qui en toutes choses vertueuses et louables excellait ceux sur lesquels il pouvait commander. En ce point toutefois les spectateurs sont demeurés en perplexité de pouvoir au vrai juger, si les desseins de sa majesté ont été plus grands pour honorer la solennité des noces, que n’a été la volonté des princes et seigneurs pour les promptement exécuter.

       

Relation disponible sur Gallica, p. 1 recto et verso.


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